"Nous en sommes au début des négociations réelles, pas à la fin. Les cartes sont largement sur la table. Nous ne sommes pas +dans l'impasse+, simplement parce que nos propositions ou positions respectives diffèrent sur leur degré d'ambition", a-t-il déclaré devant les 145 Etats membres réunis dans le cadre du Comité de négociations commerciales (CNC) de Doha. Le directeur général pour le commerce de la Commission s'exprimait après l'échec des Etats membres à s'entendre avant le 31 mars sur les modalités des négociations agricoles. M. Carl a reconnu que l'UE partage la déception d'autres Etats membres sur le fait qu'il n'y ait eu aucun progrès sur certains aspects des négociations, et estimé qu'"il y a une responsabilité collective pour les progrès inégaux" réalisés. Sur la question de l'accès aux marchés agricoles, M. Carl a rappelé que l'UE avait préconisé une formule de réduction des tarifs inspirée de celle de l'Uruguay Round (1987/94), et avait proposé une baisse moyenne des tarifs de 36% --avec un minimum de 15%--. Cette formule, selon l'UE, a le soutien de 74 Etats, soit la moitié environ des membres de l'OMC. "Bien que nous ayons des intérêts considérables à l'exportation, (...) nous sommes disposés à envisager un degré significatif de souplesse dans l'application d'une telle formule pour permettre son application aux pays en développement en général et aux plus vulnérables en particulier", a-t-il dit. Citant des études récentes, M. Carl a fait valoir que si les propositions de réductions de tarifs les plus radicales étaient acceptées, les pays les moins avancés en souffriraient, notamment par une réduction importante de leur production agricole.
Dans une conférence de presse par la suite, M. Carl a estimé que les pays exportateurs agricoles nets, comme les membres du groupe de Cairns, visent les marchés de certains pays en développement plus que le marché européen, en prônant une baisse radicale des tarifs.
"Quels sont les objectifs de nos partenaires du groupe de Cairns et des Etats-Unis? Notre impression, en observant ce que disent leurs associations d'agriculteurs, est que leur principal objectif n'est pas le marché européen. C'est le marché des pays en développement où la protection est encore très élevée, et qui, selon leurs calculs, sont potentiellement les plus importants marchés à l'importation". Il a relevé cependant que certains des pays visés comme l'Inde "ne sont pas prêts à sacrifier les moyens de subsistance" de leurs populations rurales. |